Avant la Slow life, la Slow food
À moitié italienne, ma fille avait choisi la section européenne italien pour présenter son baccalauréat. De par ce choix, elle étudiait beaucoup la culture et les mouvements du Bel Paese.
J’étais son acolyte de révisions et je passais des heures entières à l’écouter réciter ses cours – il m’arrivait même de m’endormir à son grand désespoir !
Chaque année revenait de manière plus approfondie le thème de la Slow Food – une philosophie de vie inventée par Carlo Petrini à la fin des années 80. Ce mouvement s’affiche comme opposé à la Fast Food, un concept qui prenait bien trop d’ampleur pour le journaliste qui fut offusqué par l’arrivée d’un Mc Donald’s dans le centre historique de Rome.
Ainsi, il élabora ce mouvement pour rappeler la véritable origine de la cuisine italienne. En effet, elle puise ses fondements dans une nourriture authentique, simple mais bonne car concoctée avec le cœur. Prendre le temps de cuisiner seul ou avec ses proches, choisir avec soin les produits qui composeront nos mets, qu’ils soient frais, locaux et cultivés dans le respect de la terre. Rien ne sert de chercher midi à quatorze heures, il suffit tout bonnement de revenir aux sources et de restaurer « l’art culinaire ».
Passionnées par cette philosophie, nous nous sommes toutes les deux projetées dans cette manière de voir les choses. Et en creusant un peu plus loin, nous avons découvert que de l’approche alimentaire était née une perspective existentielle : La Slow Life.
La Slow Life, l’art d’apprécier les petits bonheurs de la vie
Avoir le temps de prendre son temps, pour les plaisirs simples et pour soi. Se reconnecter à soi. Être réceptive à ce qu’il se passe autour de nous, en nous. Marcher dans la prairie encore humide par la rosée du matin. Lire un bon bouquin. Allumer une bougie qui sent bon. Manger une énorme part de gâteau. Passer du temps avec soi. Dire « Je t’aime ». En bref, réorienter son attention sur les petits bonheurs de la vie.
Et cette nouvelle manière de concevoir la vie s’est présentée à nous dans un moment des plus opportuns. C’était dans les premières années où j’ai repris le domaine seule (suite à ma séparation avec mon mari) et où tous nos repères avaient volé en éclats pour laisser place à une longue période de crise et doutes. Heureuses d’être toutes les deux mais parfois errantes dans cette nouvelle vie chargée d’émotions bouleversantes, revenir aux fondamentaux et concevoir la vie de cette manière a été un nouveau souffle pour ma fille Léa et moi-même. Et de cela est née l’envie de faire partager cette philosophie de vie à nos hôtes. C’est pourquoi je m’applique avec plaisir à imprégner chaque recoin du mas familial de cette façon de voir la vie et de la savourer, de l’aimer, l’aimer même si…
